Jugement sur celui qui ne prie pas.

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Jugement sur celui qui ne prie pas.

Question : Salamu’alikoum. Je viens de lire une chose concernant la salât dans le madhab malikite : si une personne ne prie,on l’invite fortement à le faire,et si elle ne le fait pas,elle doit être obligatoirement tuée ?! Qu’il faut faire le Jihad au moins une fois dans l’année contre un pays non musulman. Pourrais-je avoir confirmation ? Barak Allahu fikom

 

Réponse :
Je vous remercie d’avoir posté les extraits des ouvrages de références de notre école Mâlikite.

Il faut rappeler qu’il faut distinguer 2 sujets :
– Le sujet du statut de celui qui ne prie pas
– Le jugement sur celui qui ne prie pas.

Concernant celui qui ne prie pas, il y a 2 statuts :

Celui qui ne prie pas en reconnaissant le caractère obligatoire. Et qui est considéré comme un grand pêcheur, mais qu’il reste musulman.
Celui qui ne prie pas et qui renie le caractère obligatoire et qui est considéré comme mécréant dans toutes les écoles de droit musulman.

Parlons maintenant du jugement légal sur celui qui ne prie pas et qui déclare et refuse de prier.

Tout d’abord, cette question n’est pas une question d’actualité. Elle ne se pose pas aujourd’hui.
Mais pour la curiosité, la compréhension de l’histoire et la culture générale on peut en parler.

Donc en effet, dans les écoles de fiqh, on trouve des avis qui disent cela. C’est d’ailleurs partagé par quasiment toutes les écoles. (A part les hanafites).

Mais il faut comprendre ce que cela veut dire.
On parle d’ici d’un pays musulman dans lequel la Shari’a est appliquée de bout en bout, pas comme dans les pays musulmans aujourd’hui.
Et que la personne refuse de prier ouvertement et publiquement, après avoir été informé des sanctions possibles.
Dans le sens où la personne qui refuse ouvertement de prier publiquement fait l’appel à la désobéissance publique.
Alors, désobéir et commettre un grand péché c’est une chose. Mais le faire publiquement et ouvertement, s’en est une autre.
Jamais la Shari’a ne s’immisce dans la vie privée des individus. En privé chacun est libre et est responsable que devant ALLÂH de ce qu’il fait ici-bas.

Mais il n’est pas tolérable dans un pays musulman qui applique la Chari’a correctement que la Religion soit dénigrée ou que le grand péché soit vanté et diffusé.

Alors pour cela les Fuqahas (Juristes) et les Ussiliyoun (Jurisconsulte) ont tout un appareil juridique pour empêcher cela.
Mais cela a plus une valeur dissuasive que répressive.
Je me demande s’il y a déjà eu quelqu’un de condamner à mort dans les califats passés pour ce motif.
C’est comme dans le code pénal en France. Pour le cas de certaines infractions pour le téléchargement illégal : « Jusqu’à 5 ans d’emprisonnement, et jusqu’à 100 000€ d’amende ».

Ils sont où les téléchargeurs qui se sont fait prendre et qui ont écopés de 5 ans de prisons et qui ont payé 100 000€ d’amendes ???

Il ne faut pas être naïf et regarder le monde avec des yeux si crédules et simplistes.
La loi a aussi une forte valeur dissuasive. Et il en est de même en Islam.
Il y a des maximums possibles, mais qu’on n’atteint jamais. Et c’est le juge musulman en dernière instance qui tranche ce genre de situations.
Regardez tous les pays musulmans, est-ce que tous les musulmans font la prière ?
Non.
Et est-ce qu’il y a une chasse à l’homme des non-prieur ?
Pourtant tous les pays musulmans ont pour trame de fond les écoles de fiqh juridique.

Ce qu’on doit retenir de cela. C’est que la Shari’a est un code de conduite à l’instar d’autres codes de vie (code civil, code pénal, etc…) qui a ses bases, ses principes, ses lois dissuasives et répressives. Et que tout cela est un débat entre savants spécialistes, et une décision de la justice du pays qui se basent sur le travail scientifique des savants qui peuvent aller dans un sens ou dans l’autre selon le contexte.

Mais les ennemis de la religion aiment aborder ces sujets pour semer le trouble dans l’esprit des jeunes pour les faire douter de leur religion.
Celui qui étudie sa religion auprès des chuyukhs ou des universités n’abordent pas ce sujet.
C’est un sujet de droit très pointu avec des conditions très spécifiques.
L’islam ne se résume pas à cela.

J’espère avoir répondu à votre question ma sœur.
Wa Allâhu a’lam.

Wassalâm.

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